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Guide post opératoire

Consignes postopératoires au niveau de l'avant-pied

Document remis lors de la 1ère Consultation

Marcher avec la chaussure à appui talonnier (Toeshoe). Vous marcherez dès le soir de l’intervention, en appuyant sur le talon, et non sur la zone opérée. Marchez sur une surface plane exclusivement, par courte période (15 mn maximum à la fois).

Surélever la jambe à l’horizontale dès que vous êtes assis(e). Comptez 3 heures le jour, 1 heure en matinée, 1 heure en début et en fin d’après-midi. La nuit dormez avec un coussin sous le pied ou surélevez le bas du matelas (sans enlever la chaussure).

Refroidir (Cryothérapie) l’avant-pied toutes les deux heures, pendant 15 minutes. Vous devrez positionner une poche de froid (petits pois congelés, par exemple) sur le pansement.

Mobiliser les chevilles, le plus souvent possible, pour éviter la congestion veineuse et donc le risque de phlébite.

Mobiliser les 2 premiers orteils, toutes les deux heures, comme décrit sur le site (« planning postopératoire », puis « rééducation des pieds »).

Pour la toilette du matin, ne pas enlever la chaussure « Toeshoe », puis douche assise sur un tabouret, avec la jambe allongée en dehors de la douche et reposant sur un tabouret.

Refaire le pansement par une infirmière, tous les deux jours, à l’aide des produits prescrits sur l’ordonnance qui vous a été remise à la sortie de la Clinique.

Prendre deux comprimés d’antalgiques (antalgique de pallier 2, soit intermédiaire entre paracétamol et morphine), le soir au coucher, pendant environ une semaine (si nécessaire).

Bains d’eau froide et salée, dès que les « croûtes » au niveau de la cicatrice seront tombées.

Conduite automobile autorisée dès l’appui complet (vers la 4ème semaine) qui sera validé par le chirurgien.

Un acte chirurgical n’est JAMAIS un acte anodin. Quelles que soient les précautions prises, le « risque zéro » n’existe pas. Lorsque vous décidez de vous faire opérer, vous devez en avoir conscience et mettre en balance les risques avec le bénéfice attendu d’une intervention (= balance bénéfice/risque).

https://afcp.com.fr

Malgré les compétences de votre chirurgien et de l’équipe qui vous prend en charge, tout traitement comporte malheureusement une part d’échec.  Cet échec peut aller de la réapparition des symptômes à leur aggravation ou à d’autres risques plus importants. Ces risques peuvent être le fait du hasard, de la malchance, mais peuvent aussi être favorisés par des problèmes de santé qui vous sont propres (connus ou non, locaux ou généraux). Il est impossible de vous présenter ici toutes les complications possibles, mais nous avons listé ci-dessous les complications les plus fréquentes ou les plus graves qui peuvent parfois être rencontrées dans votre pathologie.

  • LA RAIDEUR :

Tout geste articulaire peut entrainer un enraidissement de l’articulation, temporaire ou définitif. Cette raideur peut nécessiter des séances de rééducation ou même une réintervention.

  • LA RECIDIVE :

Malgré une correction initiale favorable, une récidive des déformations est toujours possible. Elle est parfois la conséquence d’un état prédisposant personnel (hyperlaxité constitutionnelle…) ou d’anomalie plus global de votre pied (pied plat…) ou encore de lésions dégénératives pré opératoires très avancées.

  • L’HALLUX VARUS :

Malgré toute l’attention de votre chirurgien dans le désir de ré axer votre orteil, la correction peut se faire avec excès, soit de manière précoce ou tardive : en effet, la cicatrisation des tissus mous ou la tension tendineuse peut entrainer une tension trop importante. Le déplacement se fait alors de l’autre côté, vers l’intérieur (hallux varus), pouvant nécessiter une autre intervention.

  • LES METATARSALGIES DE TRANSFERT :

Dans certains cas, du fait de la correction de la déformation de votre gros orteil, vos appuis à la marche peuvent être modifiés et entrainer des douleurs au niveau des autres métatarsiens (d’où le terme de métatarsalgie de transfert) pouvant parfois nécessiter un traitement spécifique secondairement (orthèse, semelle, intervention chirurgicale).

  • LES DOULEURS CHRONIQUES

De façon aléatoire et imprévisible, après toute prise en charge médicale et/ou chirurgicale, des phénomènes douloureux peuvent persister et/ou se renforcer. Parfois des douleurs différentes peuvent survenir.

Ces phénomènes douloureux peuvent s’installer dans le temps sous la forme d’un syndrome douloureux régional complexe (anciennement algodystrophie): ce syndrome peut évoluer sur de nombreux mois (en moyenne 18 à 24 mois selon les études), et laisser parfois persister des séquelles trophiques ou articulaires définitives.

Des séquelles douloureuses chroniques permanentes locales et/ou à distance du foyer opératoire peuvent également survenir :

  • Syndrome douloureux post opératoire chronique
  • Douleurs neuropathiques périphériques : ces douleurs sont d’origine nerveuse, leurs causes sont variables et le plus souvent elles ne sont pas liées au geste chirurgical lui-même.

Leur mode de survenue, leur diagnostic et leur suivi sont complexes et peuvent relever de la compétence de spécialistes de la prise en charge de la douleur pour des propositions thérapeutiques adaptées souvent longues et parfois d’efficacité partielle.

  • L’INFECTION

Malgré toutes les précautions de désinfection et de préparation cutanée, toute incision chirurgicale expose à un risque de contamination microbienne qui peut être responsable d’une infection. Ces infections peuvent se déclarer de manières précoces ou beaucoup plus tardives. Elles nécessitent souvent la mise en place d’antibiotique, peuvent nécessiter des réinterventions chirurgicales et être à l’origine de séquelles douloureuses ou fonctionnelles. Certains facteurs comme le diabète, le tabagisme ou des immunodépressions (corticoïdes…), peuvent favoriser cette complication.

  • LES TROUBLES CICATRICIELS

Malgré tout le soin porté par votre chirurgien à la plaie opératoire et les soins infirmiers, il peut exister des troubles de cicatrisation parfois favorisés par une pathologie générale ou locale tels le diabète ou les insuffisances circulatoires par exemple. On peut ainsi retrouver un retard ou un trouble de cicatrisation pouvant aller de la cicatrice disgracieuse à la désunion ou à la nécrose cutanée. Ces troubles cicatriciels peuvent également favoriser l’infection. La chirurgie orthopédique n’est pas une chirurgie esthétique mais  fonctionnelle et tout le soin possible est apporté par votre chirurgien.

  • LES COMPLICATIONS THROMBO-EMBOLIQUES

Toute prise en charge chirurgicale, surtout du membre inférieur, peut favoriser la création d’un caillot sanguin obstruant les veines et réalisant une phlébite. Ce caillot peut même gagner la circulation pulmonaire et être responsable d’une embolie aux conséquences parfois graves voire fatales. La prévention de cette complication peut se faire par la mise en place d’une anti coagulation en fonction de la chirurgie et de votre état de santé.

  • LES COMPLICATIONS DE VOISINAGE

Etant donnée la proximité de la zone opératoire d’éléments osseux, tendineux, vasculaires ou nerveux, il peut exister, de manière directe ou indirecte par rapport à l’intervention, des conséquences sur ces éléments de proximité : hémorragie, hématome, parésie, paralysie, insensibilité, déficit de mobilité, raideur articulaire… Compte-tenu du lieu de la cicatrice, l’atteinte d’un petit nerf peut entrainer une insensibilité voire des douleurs persistantes. Dans certains cas, il peut être nécessaire de ré-intervenir, pour drainer un hématome, décomprimer un nerf, libérer des tendons…

  • LES COMPLICATIONS MEDICAMENTEUSES

Au décours de cette intervention, il pourra vous être prescrit des médications particulières et spécifiques. Les plus fréquemment utilisés sont des anticoagulants, des antibiotiques, des antalgiques, des anti-inflammatoires… Ils comportent bien sûr des risques propres et parfois graves qui sont parfois imprévisibles.

  • L’INTOXICATION TABAGIQUE

L’intoxication tabagique est un facteur de risque important pour la chirurgie du pied et de la cheville, favorisant notamment les troubles cicatriciels, les infections et les complications thrombo-emboliques, ainsi que des problèmes de consolidation osseuse.

L’arrêt complet du tabac est recommandé pendant au moins 6 semaines avant et après l’intervention (En cas de besoin n’hésitez pas à vous faire aider par votre médecin traitant).

  • LE DEMONTAGE ET BRIS DE MATERIEL

Votre prise en charge chirurgicale fait appel à la mobilisation de segments osseux, nécessitant (rarement, parfois, souvent) la pose de matériel chirurgical (plaque, vis, broche, fils…) afin de corriger une déformation. Comme tout matériau, ces implants chirurgicaux peuvent être responsables de complications, du fait de leur fragilité propre (rupture du matériel) ou de déplacement du montage du fait de contrainte mécanique trop élevée sur les structures où ils sont implantés (déplacement du matériel entrainant une perte de la correction).

Ainsi ce matériel chirurgical peut parfois nécessiter d’être réopéré en cas de déplacement post opératoire ou de complication propre.

Enfin, et à distance de l’intervention, une fois la période post opératoire passée, et votre pathologie guérie, ce matériel peut également faire l’objet d’une ablation dans le cadre d’une chirurgie programmée en fonction de sa localisation ou si celui-ci est responsable d’une gêne ou d’un conflit local.

  • LES MAUVAISES CONSOLIDATIONS OU ABSENCE DE CONSOLIDATION OSSEUSE

La prise en charge chirurgicale de votre pathologie est basée sur la consolidation osseuse qui est un phénomène biologique. Cependant, celle-ci peut faire défaut, ou l’objet de retard.  Ainsi, une arthrodèse (blocage de l’articulation) et/ou une ostéotomie (coupe osseuse) peuvent ne pas consolider (fusionner). Une nouvelle intervention chirurgicale peut alors être nécessaire. Les troubles de la consolidation sont nettement majorés par le tabagisme ou d’autres facteurs propre à votre état de santé (diabète, insuffisance rénale, traitement par corticoïde ou immunosuppresseurs, …)

 

  • AJOURNEMENT DE L’INTERVENTION :

Enfin il peut arriver que votre intervention soit reportée afin d’assurer au mieux votre sécurité :

  • En cas de maladie survenue peu avant votre hospitalisation,
  • De traitement personnel nécessitant une modification ou un arrêt (par exemple, anticoagulants ou antiagrégants comme l’aspirine (Kardégic® par exemple)
  • De blessure ou infection à proximité du site opératoire,
  • D’oubli ou de non-respect des consignes données par votre chirurgien ou votre anesthésiste,
  • En cas de non disponibilité imprévisible du matériel nécessaire à votre intervention, ou en cas d’évènement non prévu au bloc opératoire, pouvant interrompre le déroulement de l’opération, y compris après réalisation de l’anesthésie.